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Actualités

L'interview d'Anne SOYER

 

Pour la première fois, l’Occitanie a accueilli l’Equipe de France Hand Sourd pour un stage en région toulousaine, une véritable opportunité pour le territoire. 

Anne SOYER : Tout à fait  : le hand sourd n’en est qu’à ses débuts et c’était un immense plaisir d’accueillir ce stage avec le club de Castanet Ramonville Auzeville Handball que je salue au passage pour son investissement : élus, professionnels, tout le monde était sur le pont. D’ailleurs nous avons pu bénéficier du soutien des comités de la Haute-Garonne et de l’Aveyron dans le cadre des animations mises en place avec les scolaires.  

Ce fut un temps privilégié pour échanger avec les élus et professionnels de nos structures handball sur l’intérêt d’accompagner les clubs sur l’accueil des personnes en situation de surdité. Souvent, on ne voit que les freins mais on se rend compte qu’il y a plein de leviers sur lesquels appuyer pour pouvoir travailler sur l’inclusion. Le handicap fait peur, non pas parce qu’on a peur du handicap, mais parce qu’on a peur de ne pas bien faire dans l’accueil. Les clubs sont capables de faire des choses géniales, il faut juste se lancer et on trouve les solutions ensemble ! 

La région toulousaine est un espace où il y a une grande communauté sourde grâce aux écoles bilingues reconnues : les familles viennent ici pour permettre à leurs enfants d’accéder plus facilement aux études supérieures. Nous avons donc un vivier de joueurs et de joueuses sourdes potentiels, qui sait, qui seront les futurs joueuses ou joueurs de l’Equipe de France de demain ! 

 

Au-delà de la partie sportive, des actions ont été menées avec différents publics… 

Anne SOYER : Nous avons mis en place une action à l’attention des élèves des classes de 6e/3e de Jean-Jaurès et de la 6e mixte (sourds & entendants) du collègue André Malraux. 

Au programme :  

  • Ateliers de pratique du hand à 4 en situation de surdité : les élèves étaient équipés de bouchon d’oreille et n’avaient pas le droit de parler.
  • Ateliers de sensibilisation sur les gestes LSF sur la politesse et les gestes handball.
  • Ateliers d’échanges sur l’histoire de l’EDF Sourd masculine, sur le rôle des différents membres du staff et parler des Deaflympics auxquels va participer notre EDF !
  • Ateliers de préparation des questions à poser à l’EDF.
  • Temps d’échanges avec l’EDF au complet ainsi que le staff et autographes pour les élèves : tous de très bonne humeur et disponible : un temps « pépite » ! 

Parallèlement au stage de l’EDF, une formation des arbitres du groupe Performance de la Ligue était organisée par la ligue, ce qui a permis de faire rencontrer les populations, notamment avec un temps de questions-réponses entre le staff et les arbitres. Un moment « incroyable, puissant » aux dires des arbitres. J’en profite pour remercier la grande disponibilité du staff : Jérôme NOUARD intendant et Julien GOY manageur général de l’EDF qui se sont prêtés au jeu, et tout particulièrement Christophe CARON, le facilitateur de communication, sans qui nous n’aurions pu aller si loin dans les échanges ! 

N'oublions pas le match, qui était incroyable : salle comble avec la moitié du public de la communauté sourde. Nous avons créé un document pédagogique à destination des publics entendants & sourds qui renvoyait vers des liens de vidéos pour apprendre les signes de la politesse et du vocabulaire handball. 

La première fois que la marseillaise était chant signée par l’EDF (voir la vidéo sur nos réseaux). Les joueurs se sont prêtés au jeu de signer les autographes pour les petits et grands en fin de rencontre de quoi proposer un moment suspendu pour l’ensemble de la communauté ! 

 

Quels intérêts les clubs ont à développer des activités autour des différentes pratiquées liées au handicap ?  

Anne SOYER : L’intérêt des clubs ? Et bien faire vivre leur projet associatif s’ils ont des axes de travail sur la question de l’inclusion des personnes en situation de handicap.  

Mais c’est souvent une question d’histoire personnelle qui fait les clubs se lancent : une histoire, un joueur-joueuse qui arrive dans le gymnase et les clubs trouvent les solutions pour accueillir et proposer une pratique handball adaptée au handicap. 

Par expérience, je pense que l’accueil de ces publics a toujours eu un impact très fort au sein des clubs : l’ouverture, la connaissance de l’autre, apprendre à gérer la différence. Ce sont des défis que les clubs savent relever en lien avec les personnes en situation de handicap. Elles connaissent très bien leur corps, leurs potentiels, leurs limitations, mais surtout leurs envies ; il suffit de travailler ensemble pour arriver à faciliter l’accueil. Les Comités et la Ligue peuvent être à leur côté pour les accompagner dans cette démarche. 

Nous commençons à avoir de plus en plus de clubs qui accueillent des personnes en situation de handicap : sourd/malentendant, moteur, mental ou psychique, sous en format compétitif ou plutôt loisir. Mais je pense que nous n’en sommes qu’à un petit palier, on a encore du travail pour faire monter en puissance le parahandball ! Nous avons déjà des clubs engagés que je remercie totalement pour leur travail et leur implication ! 

 

Le mot de la fin ?  

Anne SOYER : Les prochaines étapes, avec le tournoi Handfauteuil (à 6 et à 4) le dimanche 9 février à partir de 10h00 à la halle des sports de Pézilla-la-Rivière (Pyrénées-Orientales) qui servira d’un temps de travail avec le groupe Handfauteuil Ligue-Comités-clubs. Sans oublier les Rencontres Handensemble Occitanie les 21 et 22 juin à Montrodat (Lozère).