Tournoi des Pôles 2024 : bilan du Pôle Espoirs Masculin
26 au 28 novembre 2024 | Groupama Académie du Chambéry Savoie Mont-Blanc Handball (73)
Retrouvez le bilan écrit par Yves MICHEL :
Le Pôle Espoirs Masculin a l’avenir en ligne de mire
Se jauger face à trois autres sélections issues des pôles des Ligues Auvergne Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté et Région Sud-Corse, plutôt que de réunir ses propres joueurs sur un rassemblement à Saint-Affrique (Aveyron) est une opportunité qui ne se refusait pas.
Pour les quinze handballeurs qui ont participé pendant trois jours au tournoi de Chambéry, c’était plutôt des retrouvailles. Ils se connaissent quasiment tous par cœur, évoluent pour certains dans le même club, la plupart sont adversaires en U18 France ou en Nationale. Mais depuis la fin de la saison dernière et les Interligues, ceux qui constituent le noyau dur de la sélection, n’avaient pas eu l’occasion de revêtir le maillot de l’Occitanie. C’est ce qui peut expliquer en partie, le rapport de force inégal face à d’autres structures (comme Grand Sud-Corse) qui multiplient les rassemblements et peuvent diversifier leur préparation. « C'était une bonne expérience, s’empresse de souligner Marc Ferron, même si pour nous, c’était un peu précoce car il faut remettre tout le monde en ordre de marche en tenant compte des absences. Mais cela nous permet d’avoir des images avec certains, sur un projet de jeu, d’identifier les déficits potentiels et il n’y a que la configuration ‘’compét’’ pour y parvenir. ». Dès lors, le résultat de chaque match devient anecdotique même si comme le reconnaît le technicien… « les garçons et le coach aimeraient gagner, et nous devons reconnaître que sur ces oppositions, nous sommes tombés sur mieux armés, mais je le redis, cela a été un bon apprentissage à cette période de la saison. » La répartition et donc l’éparpillement des meilleurs joueurs sur trois sites Excellence (Toulouse, Montpellier, Nîmes) est une autre spécificité. Les réunir pour préparer une échéance sportive est plus difficile qu’il n’y parait. « Cela pourrait être considéré comme un inconvénient mais j’ai tendance à dire aux jeunes que le ballon est le même pour chacune des deux équipes et qu’ils jouent à 7 contre 7. Dès lors, on doit avoir les qualités individuelles pour être dans un jeu qui correspond à ce qu’ils produisent au quotidien au pôle et tous les week-ends, dans leur club. »
L’épisode savoyard terminé, Marc Ferron a déjà en tête, la suite du programme dont le 1er aboutissement est fixé du 3 au 10 mars à Nantes avec les Interpôles masculins. « La prochaine étape est prévue en janvier à Perpignan avec 20 joueurs en stage. On sait qu’on aura des absents, notamment des blessés en phase de convalescence mais nous serons dans une continuité de travail. Certains, présents à Chambéry seront également laissés au repos. Nous savons qu’ils sont prêts et nous voulons leur éviter une surcharge d’emploi du temps avec les études et surtout les sollicitations au niveau de leur club. » La radiographie instantanée de l’équipe occitane réalisée sur le tournoi savoyard a également mis en lumière les aspects du jeu qu’il fallait bonifier et les postes à renforcer. C’est un vaste chantier pour lequel le Responsable du Parcours de Performance Fédéral ne manque pas d’idées. Il a surtout défini ses priorités. « Mon intention est de construire petit à petit une liste en déterminant qui pourrait être le remplaçant du remplaçant parce qu’à l’heure actuelle, avec ce que j’ai vu à Chambéry et ce que nous avions sur la saison dernière, aux Interpôles et aux Interligues, il faut recomposer le groupe et surtout aller chercher des rotations qui nous manquent. » Le poste d’arrière gauche est notamment ciblé avec très certainement, le retour après une opération de la cheville du Montpelliérain Nathan Torrès. Le joueur né en 2008 et formé à Thuir (Pyrénées-Orientales) peut être une vraie rotation avec l’Unionnais Tomas Barral. Et cette alternative n’a rien de restrictif. « On a aussi dans le groupe, des petits gabarits talentueux qui peuvent évoluer sur la base arrière ». Et ce raisonnement ne se limite pas à des renforts sur tel ou tel positionnement. « Au-delà de l’aspect offensif, il faut travailler sur le plan défensif. Nous avons pris quasiment 120 buts en trois matches, c’est surtout dû à un certain déficit dans le rapport de force. Lorsqu’en face, ils sont plus rapides, plus forts et qu’au moment de replier, on est en retard, cela ne peut pas bien fonctionner. Si on s’entraînait un peu plus ensemble, cela développerait les affinités. Je reste assez confiant même s’il y a du boulot. On va essayer de grandir ensemble. Il est tout à fait possible de mettre sa perf individuelle au service du collectif pour ne pas tomber dans les travers occitans qui consistent de vouloir trop en montrer, trop en faire, au risque de se faire châtier. » De leur côté, les joueurs sont disposés à adhérer au projet. L’Occitanie et son pôle masculin sont plus que jamais, dans la perspective de l’après.
A Chambéry, Yves Michel